La psychothérapie est un domaine de la santé qui correspond à un traitement ayant une méthodologie et un objectif psychologiques, et qui peut être abordé selon différentes méthodes thérapeutiques. Selon la déclaration de Strasbourg sur la psychothérapie, c'est une discipline scientifique indépendante, qui représente en pratique une profession indépendante et libre. La formation en psychothérapie se fait à un niveau de qualification scientifique et avancé, avec une théorie complète, une expérience personnelle et une pratique sous supervision. La multiplicité des méthodes psychothérapeutiques est assurée et garantie. Il existe donc de nombreux types de psychothérapie spécifiques, chacun ayant sa propre approche. Le type de psychothérapie qui vous convient dépend de votre situation individuelle. Il est également possible de trouver d'autres noms tels que thérapie par la conversation, conseil, thérapie psychosociale ou simplement thérapie.

La psychothérapie : une nouvelle façon de voir le monde

Le rythme effréné de la société matérialiste a entraîné certains changements de valeurs sans tenir compte de l'individualité de l'être. Parallèlement aux facilités du monde moderne, nous pouvons également percevoir les symptômes de l'anxiété, de l'angoisse, du manque de sensation d'accomplissement personnel et de la faible estime de soi. Dans certains cas plus profonds, des pathologies telles que la dépression, le syndrome de panique, le TOC, l'hyperactivité, le déficit d'attention, les troubles alimentaires, les troubles de la personnalité, la schizophrénie, entre autres, peuvent apparaître. La psychothérapie est utile à tous ceux qui veulent mieux se comprendre et comprendre les autres, et ne doit pas être considérée uniquement comme une ressource d'urgence ou comme une prévention de troubles psychologiques graves.

Pendant la psychothérapie

Le psychothérapeute est en mesure d'aider à découvrir les besoins de chacun, d'aider à fixer des buts et des objectifs, de clarifier certains sentiments qui peuvent être gênants et, surtout, de rechercher avec le patient l'équilibre dans tous les domaines de la vie : familial, personnel, intellectuel, professionnel et affectif. Tout groupe d'âge et toute classe sociale peuvent bénéficier du travail de ce professionnel. Pendant la réunion, vous parlez de vos sentiments, de vos pensées et de votre comportement. Le professionnel propose des outils qui vous aident à apprendre à prendre le contrôle de votre vie et à réagir avec compétence aux situations difficiles. Jour après jour, vous pouvez apprendre des façons plus constructives de gérer les problèmes ou les questions, et vous pouvez aussi être un soutien pendant une période difficile, sous l'effet du stress, par exemple, lorsque vous commencez un nouvel emploi ou que vous êtes en instance de divorce. La psychothérapie tend à se concentrer sur l'orientation et la résolution des problèmes. Au début du traitement, vous et votre thérapeute décidez des points à travailler dans votre vie. Souvent, ces objectifs sont divisés en petits buts et l'accent est toujours mis sur leur réalisation. Tout se fait par le biais de conversations et de techniques que le thérapeute peut suggérer.

Volonté de changement

La psychothérapie est plus efficace lorsque l'individu la recherche de lui-même et qu'il a un fort désir de changement. Si vous pensez toujours que ce n'est pas votre heure, attendez le moment. Tout changement exige une forte volonté ainsi qu'une ouverture d'esprit pour entendre de nouveaux concepts et une volonté de relever des défis.

La psychothérapie est un traitement psychologique.

Elle vise à provoquer des changements d’attitudes, de comportements, de manières de penser ou de réagir chez une personne, afin de lui permettre de mieux se sentir, de trouver des réponses à ses questions, de résoudre des problèmes, de faire des choix, de mieux se comprendre. La psychothérapie se définit comme suit : un traitement psychologique pour un trouble mental, pour des perturbations comportementales ou pour tout autre problème entraînant une souffrance ou une détresse psychologique qui a pour but de favoriser chez le client des changements significatifs dans son fonctionnement cognitif, émotionnel ou comportemental, dans son système interpersonnel, dans sa personnalité ou dans son état de santé. Ce traitement va au-delà d'une aide visant à faire face aux difficultés courantes ou d'un rapport de conseils ou de soutien. Il existe d’autres interventions qui s’approchent de la psychothérapie mais qui n’en sont pas : la rencontre d’accompagnement, l’intervention de soutien, l’intervention conjugale et familiale, l’éducation psychologique, la réadaptation, le suivi clinique, le coaching et l’intervention de crise.

La psychothérapie serait donc plus efficace que les médicaments?

La neuro-imagerie montre une synergie entre les deux approches: elles ont des sites d’action communs, mais aussi des effets spécifiques et complémentaires sur le cerveau. Dans le cas d’une dépression, les antidépresseurs stabilisent le patient et sont moins chers à court terme, mais la psychothérapie s’avère plus économique à moyen et long terme, en raison de la prévention des rechutes. Or, il y a aujourd’hui une disproportion des moyens alloués à la recherche: les groupes pharmaceutiques dépensent des milliards sur les traitements biologiques des maladies psychiques, alors que les recherches sur les traitements psychologiques et les psychothérapies ne sont soutenues que par les organismes officiels, tel le Fonds national suisse de la recherche scientifique.

Sur quoi se fonde le succès d’une psychothérapie?

Sur deux facteurs principaux: d’abord la qualité du thérapeute, ensuite l’«alliance thérapeutique» qui se noue entre le médecin et le patient, à savoir s’ils sont d’accord sur le but du traitement et sur la manière de travailler et s’ils s’entendent bien. On ne peut pas prescrire cette alliance. Elle se développe si l’on arrive à déceler ce qui préoccupe le patient. Vouloir le soutenir semble moins efficace que vouloir l’entendre et le comprendre.

Le choix de l’approche n’est-il pas important?

En termes d’efficacité, il n’y a pas de différence fondamentale entre les différentes approches, qu’il s’agisse de thérapies psychanalytiques, cognitivo-comportementales ou systémiques. Ce choix influence seulement 1% de l’effet final. C’est le «paradoxe de l’équivalence»: les chemins sont différents, mais les résultats similaires. Et il est très difficile de déterminer à l’avance quel traitement est le mieux adapté à quel patient. Ce que l’on sait, c’est que l’alliance thérapeutique se développe mieux si l’on donne au patient ce qu’il veut, qu’il s’agisse d’un médicament, de consignes spécifiques entre les séances ou simplement d’une écoute qui soulage. C’est le mystère de la relation humaine. Il me semble important de respecter cette diversité et cette complexité.

Où se situe la limite entre une vraie maladie psychique et la simple quête de soi?

Les gens ne vont pas voir leur psychiatre par plaisir ou lorsqu’ils sont en bonne santé: il s’agit d’un processus qui peut être éprouvant, parfois de longue haleine. Près de la moitié des Suisses présenteront au moins un trouble psychiatrique au cours de leur existence. Le plus grand nombre de cas concerne la dépression, qui touche 20 % des femmes et 10 % des hommes. Mettre en avant la question du développement personnel, c’est surtout tenter de se rassurer face aux inquiétudes suscitées par la souffrance et les maladies psychiques.